Rien ne va plus à Madagascar

Un triste constat émerge déjà en ce deuxième mois de l’année 2021: rien ne va plus à Madagascar, et ce sur tous les fronts : social, économique et politique.

Sur le plan social, nous ne reviendrons pas cette incroyable inflation qui est en train de frapper de plein fouet tous les ménages malgaches. Le coût de la vie est tout simplement devenu insupportable. Sans parler de la raréfaction de l’eau, de la dégringolade de la production rizicole et c’est loin d’être terminé, 2021 s’annonce bel et bien comme un nouvel annus horibilis.

Sur le plan économique, covid19 oblige, le tourisme est complètement mort, paix à son âme. Comme tous les pays au monde, c’est l’économie dans sa globalité qui est durement impacté. L’argent ne tourne plus, les consommateurs ne consomment plus, l’économie de marché ne fonctionne plus. On ne parlera même plus des turpitudes de la Jirama dont les carences ne font certainement pas du bien au secteur tertiaire.

Donc dans le primaire, l’agriculture, ça ne marche pas. Dans le secondaire, l’industrie, ça ne se bouscule pas au portillon non plus. Dans les services, les travailleurs s’appauvrissent comme pas possible : le prix des denrées explose mais votre salaire, lui il ne bouge pas.

Côté politique, et en considérant tous ces éléments, ce mandat d’Andry Rajoelina s’annonce donc comme la pire catastrophe de tous les temps, depuis l’indépendance. Depuis 2009 et le coup d’Etat dont l’on commémore d’ailleurs ces jours-ci les péripéties (black monday, 7 février, etc.), le bateau Madagascar coule lentement mais sûrement.

Gouverner ce n’est pas seulement des effets d’annonce teintés de m’as-tu vuisme : gouverner c’est répondre aux attentes prioritaires d’aujourd’hui, préparer les urgences de demain et anticiper les choses importantes d’après-demain. Et pour cela, il faut certains talents et compétences qui ne sont pas hélas à la portée de tout le monde.

Depuis 2009 toujours, quelle gabegie également, accompagné d’une incroyable déliquescence des mentalités. Trafics en tout genre, corruption, détournements des deniers publics, et on en passe. 12 ans déjà, et ce sont bien 12 ans de malheur !

Et toujours cette obsession, même à ce jour, contre Marc Ravalomanana. Cette obsession du « Je ne serais pas plus nul que lui » … et pourtant dans les faits ? Je suis bien placé pour établir la comparaison puisque j’ai bien connu la situation de 2002 à 2008, et ensuite de 2009 à 2018. Agriculture, sécurité, économie, pouvoir d’achat, vous voulez vraiment que l’on compare ?

Le pire dans tout ça c’est que votre descente aux enfers est loin d’être terminée. Quand on est dans une spirale aussi négative, il me semble extrêmement compliqué d’en sortir, à moins de totalement se réinventer. Et ça, de ce que j’en vois, on est pas près de le faire puisque l’on est toujours obnubilé par ces mêmes projets m’as-tu vuiste : stades clinquants, tramways, fly-over, téléphériques (sic) et on en passe.

Beaucoup de mes connaissances ont déjà pu se barrer de cet enfer madagougouesque et je réitère mon conseil (éclairé) d’ami : barrez-vous avant d’être totalement bouffé par cet enfer sur terre qu’est devenu ce magnifique pays.

Vous aussi avez droit à un fiainana tsotra, milamina sy mirindra non ? Et la vie est tellement courte.