Cette semaine je suis heureux

Loading

Cette semaine je suis heureux

Heureux ? Ça y est, le elman a gagné le jackpot au loto, le quinté au PMU ou peut-être même a-t-il gagné à l’euromillion ?

Hélas pour avoir une chance de gagner encore faut-il jouer mais malheureusement, votre serviteur n’est pas trop accroc aux jeux d’argent. Pas du tout même 🙂

Non ce qui me rend heureux c’est que cette semaine, les reportages actutana vont quasiment tous tourner autour de mes sujets de prédilection : agriculture, startup/entreprises et … voitures !

Et tout ceci me rappelle une boutade que j’avais échangé il y a des années avec une connaissance : pour rigoler, cette personne me voyait dans le futur garder des zébus et tout en les gardant, pianoter le clavier d’un ordinateur portable. Et pourquoi pas habillé d’un simple pagne (salaka) tant qu’on y est ?

Et cette image assez atypique résume malheureusement le paradoxe de ce pays : il n’y a que deux secteurs d’activité existants à Madagascar, le secteur primaire avec l’agriculture, ses zébus et sa population de 80% de paysans au moins et de l’autre, le tertiaire, c’est-à-dire les services, symbolisé par l’ordinateur portable.

Et entre les deux, rien. Pas de secteur secondaire, c’est-à-dire les industries, les usines de transformation, chargées de transformer les matières premières issues du premier secteur en produits finis, et qui seraient ensuite vendus via les points de vente et les prestataires de services du secteur tertiaire.

En lieu et place de ce schéma classique, ce sont donc les étrangers qui nous achètent nos matières premières, les ramènent chez eux, les transforment dans leurs usines.

… et nous revendent le produit fini ! C’est frustrant n’est-ce pas ? Rageant même.

Et ce qui est encore plus rageant c’est de se rappeler que par le passé, nous avions quand même quelques usines nationales de transformation. Mais qui ne faisaient qu’office de vaches à lait pour une poignée d’initiés, qui ont bien pressé le citron comme il fallait et qui ont bien entendu mis ces entreprises sur la paille, les uns à la suite des autres.

Mais inutile de rester en mode nostalgie d’autant plus que les temps ont changé depuis la bonne vieille entreprise de papa maman il y a un demi-siècle. L’explosion des nouvelles technologies, l’internet, le mobile, les applications, l’émergence de nouveaux modes de consommation, l’écologie, les énergies renouvelables et bien d’autres disciplines ont fait leur apparition.

Donc de nouveaux secteurs d’activités et de production qui cette fois sont largement à portée de main des entrepreneurs malgaches. En ce sens et depuis quelques temps,  on assiste ainsi à l’émergence de nouveaux vocables comme startup, travailleurs nomades, community manager, applications mobiles, etc.

Mais attention : ce nouvel eldorado est excitant mais il y aura beaucoup d’appelés et peu d’élus. Il faut pour cela que ces entrepreneurs des temps modernes soient capables de faire preuve d’intelligence, de vivacité, de talent, de rapidité dans les prises de décision, et qu’ils soient capables de vraiment mouiller la chemise pour faire avancer leurs projets.

Mais dans tous les cas, moi je crois en ce potentiel entrepreunarial. Le cas échéant, je n’aurai tout simplement pas lancé ce site.

S’abonner
Notification pour
guest
9 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Angelikademada
Angelikademada
6 années il y a

Ça il faut venir le dire à 90% de jeunes qui sont assis sur leurs talons toute la sainte journée en attendant qu’on les appelle pour donner un coup de main à pousser les véhicules dont la batterie est faible. Peut être en plus de leur talons sur lesquels ils sont assis ils ont aussi du talent… allez savoir.

F
F
6 années il y a

>>En lieu et place de ce schéma classique, ce sont donc les étrangers qui nous achètent nos matières premières, les ramènent chez eux, les transforment dans leurs usines.
… et nous revendent le produit fini ! C’est frustrant n’est-ce pas ? Rageant même.<<

J'avais identifié ce problème dès 1976, en proposant à des entrepreneurs de la SAVA de créer des structures d'extractions d'huiles essentielles de diverses plantes de Madagascar, et de créer des marques déposées. J'ai réitéré ce discours auprès du directeur de la PROCOOPS (ça vous dit quelque chose ?) sans plus de succès. Les premiers, majoritairement vazaha, ne voyaient aucun intéret à modifier ce qui marchait pour eux ! Pour le second il s'agissait semble-t-il de tirer le maximum de ce qui était laissé par les colons partis, et de ne pas en faire d'avantage.
Mais ça c'était avant !
Je laisse ma brosse à reluire dans le placard pour dire que ce discours me plait !
Utiliser une lueur d'espoir pour en profiter et construire du positif !
Angelikademada, ce qu'il faut dire aussi aux jeunes c'est que le manque de ce qu'ils nomment "les moyens" n'est pas du tout un obstacle à la création d'une structure de transformation de matière première, cette matière première fut elle de la matière grise !
Et leur expliquer que créer une entreprise de la taille de Boeing ou Ford est utopique. Commencer par un Blablacar est aussi possible. Les américains sont convaincus du "Small is Beautiful".

Une question reste à résoudre : comment aider efficacement des jeunes (ou moins jeunes) malgaches à se lancer ?
Quelles sont les ressources disponibles pour cela, et où ?

sotasota
sotasota
6 années il y a

Le petit commerçant dans le secteur informel est déjà un entrepreneur non déclaré. Et il y en a des masses. Effectivement, ce n’est pas pareil. En outre, je ne pense pas que dans l’éducation malgache, on cultive le goût du risque de l’adulte, de la prise d’initiative, l’exploitatiin du potentiel sur chaque enfant.

Angelikademada
Angelikademada
6 années il y a

En fait, je pense que le découragement face à l’inertie du pouvoir est la cause réelle de l’immobilisme récurant et l’impuissance que ressentent les jeunes (et les moins jeunes) qui seraient capables de créer.
Comme le disais un certain Einstein: “la curiosité c’est autant regarder par le trou de la serrure que de découvrir l’Amérique”. Ce qu’il faudrait c’est un encadrement qui permette aux jeunes de faire travailler leur matière grise car c’est en forgeant qu’on devient forgeron.
Si certains de nous avons appris des tas de choses que nous pensions totalement inutiles (comme par exemple l’histoire de nos ancêtres les gaulois), ce n’est pas tant pour connaître l’histoire d’un peuple mais pour faire travailler nos synapses afin qu’ils puissent envoyer d’un neurone à un autre des infos qui peuvent contribuer à raisonner non pas à court terme comme le font la majorité de ceux qui veulent tout… et tout de suite mais à être en mesure de créer un équilibre qui devra être trouvé entre une continuité des efforts et celui de l’adaptation aux besoins. Mais ça ce n’est pas à Madagascar qu’on pourra le trouver car il y aura du travail en amont pour faire comprendre cela à la majorité.

angelikademada
angelikademada
Répondre à  elman
6 années il y a

Je cite Elman:
“Et ce qui est encore plus rageant c’est de se rappeler que par le passé, nous avions quand même quelques usines nationales de transformation.”
Oui mais ça… c’était au temps de la colonisation… mais maintenant on est redevenu un pays libre sans personne pour guider, sans personne pour entreprendre autre chose que de l’informel, sans autre chose qu’une vision de devenir riche tout de suite sans efforts. Entreprendre veut dire “bouffer” de la vache enragée et être capable de persévérer malgré les échecs car c’est souvent sur ses échecs qu’on construit son expérience.

Niomanina
Niomanina
6 années il y a

J’ai bien observé les gens originaires d’Ambatolampy éparpillés dans plusieurs régions de Madagascar et j’ai constaté qu’ils sont toujours battants et ont des cultures d’entreprise.

J’ai connu un petit gars (à l’époque) qui a commencé comme tireur de pousse de location à Antsirabe, il a fini par devenir propriétaire et avec le temps il a acheté d’autres et il a toujours augmenté le nombre de ce qu’il avait.

Les versements entraient bien le soir et quand il s’est marié, lui et sa femme ont ouvert une activité commerciale. La dernière fois que je l’ai rencontré il possède un Taxi-brousse Mercedes Sprinter et un Pick-up Peugeot 504 pour son activité commerciale qui a beaucoup évolué.

Le seul bémol c’est qu’ils posent des asymptotes limites à partir d’un certain niveau alors qu’ils peuvent encore aller plus loin et devenir des Ra8 🙂 avec un empire. Mais bien évidement c’est beaucoup mieux que la plupart qui ne font rien.

Ianona
6 années il y a

Vous parlez des usines vache à lait, et moi, dès qu’on dit vache à lait, ça me fait penser à la jirama! Ce que je vais dire est un peu hors sujet mais j’ai pensé à un truc: d’un côté cette société tourne avec des milliards de subventions et d’un autre, ON se sert encore et toujours dans sa caisse. Est-ce qu’il y a une logique dans tout ça?

Fil info

Voir d'autres articles

Chroniques
elman

Le problème quand tu es dans un bad trip

Gné ? Inona indray l’ty zany bad trip any lery zany ? Le bad trip en question c’est quand rien ne marche, quand tout part en sucette, et quoique tu fasses ça part en vrille. La spirale infernale quoi. Un peu, beaucoup même, à l’image de tout ce que vous

Chroniques
elman

Andry Rajoelina : non mais sérieux, un deuxième mandat ?

Le pouvoir rend fou, certes, ça on le savait déjà, mais sérieux, un deuxième mandat pour faire quoi ? Pour tuer définitivement tous les Malgaches ? Après ce premier mandat totalement stérile, nous avons tous vu et compris que M. Rajoelina est totalement à côté de la plaque en matière

Chroniques
elman

Le problème de la corruption

Gné ? Oui oui l’affaire anglaise du Chief of staff endémique pris la main dans le pot de confiture bien sûr, mais aujourd’hui, nous allons parler de la corruption en général. La corruption est présente quand l’État a faillit dans sa mission d’une manière générale. Dans un état qui marche,

A la Une
elman

Tout le monde fait le constat que rien ne va …

Gné ? En lisant article sur article, communiqué sur communiqué, c’est le sentiment général que rien ne va qui en ressort. Enfin, du moins pour la grande majorité de la plèbe, pour certains par contre c’est bien évidemment la belle vie et ils ne comprennent pas quand vous dites que

Chroniques
elman

Ah, parce-que l’Eglise s’en mêle aussi ?

Gné ? Si si, non seulement vous avez une Administration de mer*de mais voila maintenant que vos prélats se permettent leur grain de sel dans la vie de la société ? En l’occurrence ? En l’occurrence l’avortement. Pffff, mais fichez leur la paix aux femmes, elles sont encore libres de

Chroniques
elman

“Mais pourquoi n’avez-vous pas réussi” ?

L’autre soir, je discutais avec un collègue de l’actualité en général, et de Madagougou en particulier, quand au détour de la conversation, il m’a soudainement demandé : “mais pourquoi votre pays est dans cet état là, pourquoi vous n’avez pas réussi” ? [sous-entendu à vous développer] Estomaqué, je l’ai regardé

Chroniques
elman

J’ai écouté Marine Le Pen

Gné ? Bah quoi, on est encore libre d’écouter les programmes des uns et des autres avant d’aller voter non ? Mais indépendamment du programme, la curiosité aussi d’en savoir un peu plus sur la personnalité, au sens premier du terme, de la candidate. Comment elle s’exprime.. Comment elle présente

Chroniques
elman

A chaque jour suffit sa peine, demain est un autre jour

Dans ma recherche au quotidien des causes de notre incroyable pauvreté, aujourd’hui je m’oriente vers une toute nouvelle approche : et si ça venait tout simplement de notre incapacité à pouvoir nous projeter dans le futur ? Hier je roulais encore sur l’autoroute A6 pour aller voir mes amis de

Chroniques
elman

Jirama : toujours des prétextes et des excuses

Un groupe à rajouter, pas assez d’eau, trop de pluie, des problèmes techniques : la litanie des excuses ne change jamais, avec comme résultat toujours ces longues coupures assassines. Ceci étant, qu’est-ce que vous vous faites du mal en vous enervant tous les jours après cette boîte qui ne marche

Commentaires

9
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x